Je nommerai désert ce château que tu fus, Nuit cette voix, absence ton visage Et quand tu tomberas dans la terre stérile, Je nommerai néant l'éclair qui t'a porté. 5 Mourir est un pays que tu aimais. Je viens Mais étternellement par tes sombres chemins. Je detruis ton désir, ta forme, ta mémoire, Je suis ton ennemi qui n'aura de pitié. Je te nommerai guerre et je prenderai 10 Sur toi les libertés de la guerre et j'aurai Dans mes mains ton visage obscur et traversé, Dans mon coeur ce pays qui'illumine l'orage. |
Nomearei deserto o castelo que foste Noite essa voz, e ausência a tua face, E quando tombares na terra estéril Nomearei nada o clarão que te levou. 5 Morrer é um pais que amas. Viajo eternamente por teus caminhos escuros. Destruo teu desejo, tua forma, tua memória, Eu sou teu inimigo que não terá piedade. Te nomearei guerra e sobre ti tomarei 10 As liberdades da guerra e terei Nas mãos tua face obscura e oblíqua, Em meu peito o país que alumia a tormenta |
FONTE: “Du mouvement et de l’immobilité de Douve”, in Anthologie de la poésie française, II, Gallimard, Collection Poésie, 2004, page 209.